[Officium] Octavæ SSmi Cordis Jesu [Lectio1] Du premier livre de Samuel !1 Sam 15:1-3 01 Samuel dit à Saül : « C’est moi que le Seigneur a envoyé pour te donner l’onction comme roi sur son peuple, sur Israël. Et maintenant, écoute la voix, écoute les paroles du Seigneur. 02 Ainsi parle le Seigneur des armées : Je vais demander compte à Amalec de ce qu’il a fait à Israël en lui barrant la route, lorsqu’il montait d’Égypte. 03 Maintenant donc, va ! Tu frapperas Amalec ; et vous devrez vouer à l’anathème tout ce qui lui appartient. Tu ne l’épargneras pas. Tu mettras tout à mort : l’homme comme la femme, l’enfant comme le nourrisson, le bœuf comme le mouton, le chameau comme l’âne. » [Lectio2] !1 Sam 15:4-8 04 Saül convoqua le peuple et le passa en revue à Telaïm. Il y avait deux cent mille fantassins et, en plus, dix mille hommes de Juda. 05 Parvenu à la ville d’Amalec, Saül se mit en embuscade dans le lit du torrent. 06 Il dit aux Qénites : « Allez, écartez-vous, sortez du milieu des Amalécites, de peur que je ne vous traite comme eux, alors que vous, vous avez agi avec fidélité envers tous les fils d’Israël quand ils montaient d’Égypte. » Et les Qénites s’écartèrent du milieu d’Amalec. 07 Saül frappa Amalec depuis Havila jusqu’à l’entrée de Shour qui est en face de l’Égypte. 08 Il captura vivant Agag, le roi d’Amalec, et voua à l’anathème tout le peuple qu’il passa au fil de l’épée. [Lectio3] !1 Sam 15:9-11 09 Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que le meilleur du petit et du gros bétail, les bêtes grasses, les agneaux et tout ce qu’il y avait de bon : ils ne voulurent pas les vouer à l’anathème. Par contre, tout ce qui était sans valeur et de mauvaise qualité, c’est cela qu’ils vouèrent à l’anathème. 10 La parole du Seigneur fut adressée à Samuel : 11 « Je me repens d’avoir fait régner Saül comme roi car il s’est détourné de moi et n’a pas accompli mes paroles. » Alors Samuel fut bouleversé et cria vers le Seigneur toute la nuit. [Lectio4] Sermon de saint Bernard Abbé !Sermon 6r sur le Cantique des Cantiques, n° 3-5 Vraiement, où se trouvent donc, pour les malades, ferme sécurité et sûr repos, sinon dans les plaies du Sauveur ? J’y habite d’autant plus en sûreté que mon Sauveur est plus puissant. Le monde frémit, le corps me presse, le diable tend des pièges, je ne tombe pas, établi que je suis sur la pierre ferme. Ai-je commis un grand péché ? ma conscience sera troublée, mais non désespérée, parce que je me souviens des plaies du Seigneur. Il a été, en effet, blessé à cause de mes iniquités. Qu’y a-t-il de si mortel, dont on ne soit libéré par la mort du Christ ? Si donc m’est venue à l’esprit la pensée d’un remède si puissant et si efficace, je ne puis plus être effrayé par la malice d’aucune maladie. [Lectio5] Aussi, ce qui me manque de ma part, je le prends du Cœur du Seigneur, car les miséricordes y affluent ; et les canaux par lesquels elles s’écoulent ne font pas défaut. Ils ont percé ses mains et ses pieds, et ouvert son côté avec la lance ; et, par ces ouvertures, il m’est permis de sucer le miely de la pierre et l ’huile, du rocher le plus dur1, c’est-à-dire de goûter et de voir combien le Seigneur est suave a. Il entretenait des pensées de paix et je Fignorais. Qui donc a jamais connu la pensée du Seigneur ? ou qui a été son conseiller ? Mais il a été la clef qui ouvre, le clou qui pénètre pour me faire voir la volonté du Seigneur. Et pourquoi ne verrais-je point par cette ouverture ? Le clou proclame, la blessure crie que vraiment Dieu est dans le Christ, se réconciliant le monde. [Lectio6] Le fer a transperce son âme et s’est approché de son Cœur, afin qu’il ne sache plus désormais ne point compatir à mes misères. Le secret du Cœur apparaît par les ouvertures du corps ; il est dévoilé, ce grand sacrement de la piété, elles sont ouvertes, les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, par lesquelles la lumière d'en haut nous a visités h Pourquoi les entrailles ne paraîtraient- elles point par les blessures ? Où donc plus clairement que dans vos blessures serait-il évident que vous êtes Seigneur, doux et suave, et plein de miséricorde ? Personne, en effet, ne montre une miséricorde plus grande que celui qui donne sa vie pour des êtres voués à la mort et condamnés. Ainsi, mon mérite, c’est la miséricorde de Dieu, Je ne suis pas entièrement dénué de mérite, tant que Dieu ne l’est pas de miséricordes. Et si les miséricordes du Seigneur sont de toute éternité et pour toute l’éternitc, moi aussi je chanterai les miséricordes du Seigeuur, éternellement. [Lectio7] Lecture du saint Évangile selon saint Jean. !Jean 19:31-37 En ce temps-là : Ce jour étant celui de la Préparation, afin que les corps ne demeurassent pas en croix durant le Sabbat (car ce Sabbat était un jour très solennel), les Juifs prièrent Pilate qu’on leur rompît les jambes, et qu’on les enlevât. Et le reste. _ Homélie de saint Augustin, Évêque. !Traité 120 sur St Jean, n° 2-3 « Lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes. Pourtant l’un des soldats lui ouvrit le côté d’un coup de lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau ». L’évangéliste a veillé au choix de son expression. Il ne dit pas : il frappa ou il blessa, ou rien d’analogue ; mais : « il lui ouvrit le côté », afin qu’y fût ouverte en quelque sorte la porte de vie par où se sont écoulés les sacrements de l’Église, sans lesquels on ne peut accéder à la vie qui est la vraie vie. Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ; cette eau vient se mêler au breuvage du salut : elle est à la fois ablution et breuvage. Ce mystère était annoncé dans la porte que Noé reçut l’ordre d’ouvrir au flanc de l’arche [46], afin d’y faire pénétrer les êtres vivants qui ne devaient pas périr par le déluge, et qui représentaient l’Église. [Lectio8] C’est encore en vue de ce mystère que la première femme fut tirée du côté de l’homme durant son sommeil, et qu’elle fut appelée vie et mère des vivants. C’était la figure d’un grand bien avant le grand mal de la prévarication. Ici le second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la Croix, pour qu’une Épouse lui fût formée par ce qui s’épancha de son côté durant son sommeil. O mort par qui les morts retrouvent la vie ! Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ? « Et celui qui a vu, dit-il, en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai : – et il sait qu’il dit vrai –, afin que vous croyez vous aussi.». Il n’a pas dit : afin que vous sachiez, vous aussi, mais « afin que vous croyez » : car il sait, celui qui a vu, et à son témoignage doit croire celui qui n’a pas vu. A la foi en effet il appartient de croire plutôt que de voir. [Lectio9] Il rapporte deux témoignages de l’Écriture, un pour chacun des faits dont il raconte l’accomplissement. Il avait dit : « Mais lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes », à quoi se rapporte ce témoignage : « Vous ne briserez aucun de ses os », précepte intimé à ceux qui, sous l’ancienne Loi, avaient ordre de célébrer la Pâque par l’immolation de l’Agneau, figure anticipée de la Passion du Seigneur. C’est pourquoi « le Christ, notre pâque, a été immolé », de qui le prophète Isaïe avait lui aussi annoncé : « Il a été conduit à la tuerie comme un agneau ». L’évangéliste avait ajouté : « Mais l’un des soldats lui ouvrit le côté d’un coup de lance » ; à quoi correspond cet autre témoignage : « Ils regarderont celui qu’ils auront transpercé », où fut promis que le Christ viendrait en cette chair, en laquelle il a été crucifié. &teDeum