[Lectio1] Du Cantique des cantiques. !Cant 8:5-6 5 Quelle est celle-ci qui monte du désert, enivrée de délices, appuyée sur son bien-aimé ? Je t'ai éveillée sous le pommier ; c'est là que ta mère t'a conçue, là que celle qui t'a donné le jour t'a enfantée. 6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car l'amour est fort comme la mort, et le zèle de l'amour inflexible comme l'enfer ; ses lampes sont des lampes de feu et de flamme. [Lectio2] !Cant 8:7-9 7 Les grandes eaux n'ont pu éteindre l'amour, et les fleuves ne le submergeront point. Quand un homme donnerait toutes les richesses de sa maison pour l'amour, il les mépriserait comme un rien. 8 Notre sœur est petite, et elle n'a pas de mamelles ; que ferons-nous à notre sœur au jour où il faudra lui parler ? 9 Si elle est un mur, bâtissons sur lui des créneaux d'argent ; si elle est une porte, fermons-la avec des ais de cèdre. [Lectio3] !Cant 8:10-14 10 Je suis un mur, et mes mamelles sont comme une tour, depuis que j'ai paru devant lui, comme ayant trouvé la paix. 11 Le pacifique a eu une vigne dans celle qui contient des peuples nombreux ; il l'a livrée à des gardiens ; chacun doit rendre mille pièces d'argent pour ses fruits. 12 Ma vigne est devant moi. Les mille pièces d'argent sont pour toi, ô pacifique, et il y en a deux cents pour ceux qui gardent ses fruits. 13 O toi qui habites dans les jardins, nos amis écoutent ; fais-moi entendre ta voix. 14 Fuis, ô mon bien-aimé, et sois semblable à la gazelle et au faon des cerfs sur les montagnes des aromates. [Lectio4] Sermon de saint Bernard, Abbé. !Sermon 4 sur l'Assomption de là B. Vierge Marie, vers le milieu Rien ne me charme, mais aussi rien ne m’effraie plus, que de parler des gloires de la Vierge Marie. Si je loue sa virginité, beaucoup de vierges se présentent à mon souvenir. Si je célèbre son humilité, il s’en trouve au moins quelques-uns qui, à l’école de son Fils, sont devenus doux et humbles de cœur. Si je veux exalter sa grande miséricorde, il y a eu des hommes et aussi des femmes qui ont exercé la miséricorde. Mais il est un point où Marie n’a eu, ni devancière ni imitatrice, c’est qu’elle a tout ensemble, et les joies de la maternité et l’honneur de la virginité. C’est là le privilège de Marie, il ne sera pas donné à une autre ; il est unique et par cela même il est ineffable. [Lectio5] Néanmoins, elle n’a pas que cela de particulier. A bien considérer toutes ses vertus, on trouve que celles-là même qui semblent lui être communes avec d’autres, lui sont spécialement propres. Quelle pureté, fût-ce la pureté des Anges, osera-t-on mettre en parallèle avec celle qui a rendu Marie digne de devenir le sanctuaire du Saint-Esprit, et la demeure du Fils de Dieu ? Et quelle admirable et précieuse humilité, jointe à une si grande pureté, à une parfaite innocence, à une conscience exempte de toute ombre de faute, et, pour mieux dire, à une si merveilleuse plénitude de grâce ! D’où vous vient cette humilité et cette humilité si grande, ô Vierge bienheureuse ? Elle était digne assurément des regards du Seigneur, c’est de sa beauté que le Roi a été épris, c’est son parfum très suave qui, attirant le Fils de Dieu, l’a fait sortir de l’éternel repos qu’il goûte dans le sein de son Père. [Lectio6] Nous vous avons accompagnée de tous les vœux possibles, quand vous montiez vers votre Fils, et nous vous avons suivie du moins à distance, ô Vierge bénie ! Que votre bonté fasse connaître au monde la grâce que vous avez trouvée auprès de Dieu : obtenez par vos saintes prières le pardon aux coupables, la guérison aux malades, la force aux âmes faibles, la consolation aux affligés, le secours et la délivrance à ceux qui sont en péril. O Marie, reine de clémence, qu’en ce jour de solennité et d’allégresse vos humbles serviteurs qui louent et invoquent votre très doux nom, soient comblés des dons de la grâce par Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur, qui est le Dieu souverain, béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il. [Lectio7] Lecture du saint Évangile selon saint Luc !Luc 10:38-42 En ce temps-là : Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Et le reste. _ Homélie de saint Bernard, Abbé. !Sermon 2 sur l'Assomption de la B . V . Marie. Pourquoi disons-nous qu’il entra dans un village ? Il est même entré dans l’étroite hôtellerie que lui offrait le sein d’une vierge. « Une femme le reçut dans sa maison ». Heureuse femme, dont la maison, en recevant le Seigneur, fut trouvée pure mais certes non point vide ! En effet, qui pourrait appeler vide la demeure qu’un Ange salue comme « pleine de grâce ? » Non seulement il la nomme ainsi ; mais il affirme que l’Esprit-Saint va survenir en elle, et pourquoi, si ce n’est pour la remplir avec surabondance ? Pourquoi, si ce n’est afin que, déjà remplie pour elle-même du Saint-Esprit, cet Esprit survenant en elle, il surajoute à sa plénitude et la fasse déborder ? [Lectio8] Que le Sauveur entre donc dans la maison, qu’il visite souvent la demeure purifiée par la pénitence de Lazare, ornée par les soins de Marthe et remplie de délices par la contemplation intérieure de Marie. Mais la curiosité portera peut-être quelqu’un à demander pourquoi l’Évangile ne fait ici aucune mention de Lazare ; je pense que ce n’est pas sans une raison qui a du rapport avec ce que j’ai dit plus haut. L’Esprit-Saint voulant désigner une habitation virginale devait ne point parler de pénitence, puisque la pénitence suppose le péché commis. Or, à Dieu ne plaise qu’on dise que cette maison-là ait eu quelque souillure, et que l’on y cherche en conséquence le travail purificateur de Lazare.