[Officium] S. Joannis Baptistæ de Rossi Confessoris [Oratio] Dieu, qui avez orné saint Jean Baptiste, Votre Confesseur, de la charité et de la patience dans l’évangélisation des pauvres, accordez-nous, nous Vous le demandons, de vénérer ses pieux mérites et d’imiter les exemples de ses vertus. $Per Dominum [Lectio4] Jean Baptiste de Rossi est né d'une famille respectable à Voltaggio, dans le diocèse de Gênes, (le 22 février 1698) et, dès son enfance, il faisait l'admiration de tous par sa douceur et sa piété. A treize ans, la bonne providence de Dieu l'envoya à Rome, où il était destiné à faire ensuite l'œuvre d'un Apôtre. Comme étudiant au Collège romain, il se distingua par ses talents et sa bonté. Il tenait beaucoup à ce que ses camarades assistent régulièrement aux réunions de la confrérie de la Sainte Vierge, à ce qu'ils soignent les malades dans les hôpitaux, et à ce qu'ils soient détournés des récréations répréhensibles par des amusements inoffensifs ; en même temps, il excitait les plus paresseux par ses paroles sur les choses célestes, et c'est de là que lui vint le nom d'Apôtre. Il tomba gravement malade à cause de la sévérité avec laquelle il traitait son propre corps, et fut donc obligé de relâcher quelque peu le sérieux de ses études. Il avait l'habitude de dire que c'était la volonté de Dieu de l'aider à ne pas s'enfler de connaissances et à ne pas rechercher ses propres intérêts plutôt que ceux de Jésus-Christ. Après avoir rejoint le clergé, il a suivi la formation sacrée au Collège de St. Thomas, où il est allé de mieux en mieux, et a ensuite reçu la prêtrise avec une joie profonde de l'âme. Il choisit tellement le Seigneur comme son propre héritage, qu'il s'engagea par un vœu spécial à n'accepter aucun bénéfice ecclésiastique, même s'il lui était offert spontanément, à moins d'y être contraint par l'obéissance. [Lectio5] Après être devenu prêtre, il se consacra entièrement à la santé spirituelle de ses voisins, dont il s'était occupé dès sa jeunesse. Par le ministère de la parole, avec une douceur merveilleuse, il excitait à l'amour du bien les ecclésiastiques, les vierges saintes, les citoyens, les prisonniers et toute la classe inférieure de la population. Il consacrait chaque jour plusieurs heures à entendre les confessions des illettrés, visitait chez eux ou dans les hôpitaux les malades, et surtout les tuberculeux, dont il parlait comme des siens. Il s'empressait de parcourir la ville et prenait part à d'innombrables œuvres de bienfaisance, mais il veillait tout particulièrement, en visitant l'hôpital de Saint Galla, à aider de toutes les manières possibles les pauvres, qu'il considérait comme un objet d'affection particulier. À partir de sa quinzième année, il s'associa à un corps de prêtres dont le travail spécial était de prêcher aux pauvres ; avec eux, il apprit son apostolat, et il organisa et diffusa leurs travaux. La même pitié le poussait à dépenser ses modestes biens pour soulager les besoins des nécessiteux. Il a laissé derrière lui des fruits durables de son zèle inlassable pour l'instruction des serviteurs, des vagabonds et des classes illettrées pour la sainte célébration de Pâques, une maison de refuge pour la sauvegarde des femmes perdues qui errent la nuit dans la ville, mais surtout l'ardeur pour le salut des âmes suscitée parmi le clergé. [Lectio6] L'éclat de son amour pour Dieu rayonnait sur son visage pendant qu'il officiait, et il ne pouvait parler de sa bonté sans larmes. Il fut contraint, par obéissance, d'accepter une place de chanoine dans la collégiale Sainte-Marie de Cosmedin, et pendant la psalmodie, il semblait se trouver en extase. Il était très attentif aux cérémonies sacrées, recherchait la beauté de la maison de Dieu, et contribuait librement de ses moyens à cet objet. Il communiquait aux autres son amour pour la Mère de Dieu et favorisait son culte dans sa propre église, où il institua un sermon quotidien en son honneur, en plus de son office. Il cherchait à se remplir de l'esprit de Philippe Néri, et tout en étant dévot envers tous les habitants du ciel, il promouvait un honneur accru pour les princes des Apôtres ; il était constant dans la prière et dans toute bonne œuvre, et riche en dons de grâce. Enfin, dans l'hôpital dit de la Très Sainte Trinité, où il s'était retiré pour vivre avec les prêtres, brisé par le travail, il arriva au terme de sa vie, et après avoir reçu les sacrements de l'Église, et avoir été de nouveau exhorté aux œuvres de charité et au soin des pauvres, il mourut dans le baiser du Seigneur, le 23 mai de l'année du Christ 1764, et de son propre âge le soixante-sixième. Il a plu à Dieu de marquer par des miracles un exemple aussi remarquable de la grâce sacerdotale, et lorsque ceux-ci ont été dûment prouvés, le Souverain Pontife Pie IX, le 13 mai de l'année 1860, lui a attribué les honneurs rendus aux bienheureux du ciel. Comme de nouveaux signes le distinguaient encore, Léon XIII, le 8 décembre 1881, l'inscrivit parmi les saints.